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Effectifs, salaires : le gouvernement durcit le ton sur les fonctionnaires

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Face à un déficit public préoccupant et dans la perspective du budget 2026, le gouvernement s’attaque à un sujet sensible : la réduction des effectifs de la fonction publique.

Une orientation assumée par plusieurs membres de l’exécutif, dans un contexte où la progression de l’emploi public dépasse largement celle de la population depuis près de 30 ans. Depuis 1997, la fonction publique a connu une hausse de 23% de ses effectifs, soit un million d’agents supplémentaires. Une croissance significative, bien supérieure à celle du secteur privé (+18%) ou encore à l’évolution démographique du pays (+14%). En 2023, la France comptait 5,8 millions de fonctionnaires, représentant 20% de l’emploi total selon l’Insee, avec une répartition de 74 agents pour 1.000 habitants, hors militaires.

Cette progression s’est principalement concentrée sur deux volets : la fonction publique territoriale (+46%) et hospitalière (+36%), là où la fonction publique d’État n’a progressé « que » de 7% sur la même période. Cette dynamique s’est notamment accentuée entre 1997 et 2002, avant de ralentir progressivement, puis de repartir à la hausse sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, malgré son engagement initial de supprimer 120.000 postes.

Une nouvelle volonté politique affichée

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Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a été clair sur France Inter : « Il faut qu’on engage la baisse du nombre de fonctionnaires », bien que les contours de la réforme restent encore à définir. Il s’agit pour l’exécutif d’identifier jusqu’à 40 milliards d’euros d’économies dans le cadre du prochain budget.

Dans la foulée, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a confirmé cette orientation dans Le Journal du Dimanche, précisant que l’État allait « demander ministère par ministère à revoir les besoins de recrutement et les revalorisations salariales ». Elle a toutefois écarté tout « rabot aveugle », plaidant plutôt pour une « réorganisation massive » de l’administration en faveur d’une plus grande efficacité.

La fonction publique territoriale dans le viseur

Les économies attendues ne visent pas indistinctement tous les segments de la fonction publique. La Cour des comptes, déjà critique en 2023, pointe directement la fonction publique territoriale comme le principal levier potentiel. L’institution propose un retour progressif au niveau d’effectifs du début des années 2010, ce qui reviendrait à supprimer 100.000 postes, générant 4,1 milliards d’euros d’économies annuelles dès 2030.

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François Bayrou, Premier ministre, a enfoncé le clou en avril dernier, dans une circulaire adressée aux membres du gouvernement. Il y dénonçait le « dérapage » de la masse salariale publique, qui atteint désormais 107 milliards d’euros, avec une hausse de 6,7% en 2024. Les mesures catégorielles – souvent ponctuelles et ciblées – ont coûté à elles seules 3,7 milliards d’euros sur l’année, une inflation budgétaire que Matignon souhaite désormais encadrer plus strictement.

Une réforme politiquement délicate

Réduire les effectifs de la fonction publique n’est pas une première en France, mais l’expérience a souvent montré les limites de ce type de réforme, tant en termes d’efficacité que d’acceptabilité sociale. Emmanuel Macron lui-même avait dû renoncer en partie à son objectif de suppressions massives lors de son premier mandat, face à la pression des réalités de terrain, notamment dans les hôpitaux et les collectivités.

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Aujourd’hui, l’exécutif revient à la charge dans un contexte budgétaire tendu, contraint par les exigences européennes de réduction du déficit, mais aussi par une pression croissante de l’opinion sur la qualité des services publics. Réduire les effectifs tout en maintenant, voire améliorant la qualité du service rendu, reste un défi politique et administratif de taille.

Vers une redéfinition du périmètre de l’État ?

Au-delà de la question purement comptable, la réduction du nombre de fonctionnaires s’inscrit dans une réflexion plus large sur le rôle et la taille de l’État. La promesse d’un « État plus efficace, plus lisible », évoquée par Amélie de Montchalin, suppose des transformations profondes des organisations, des missions et des méthodes de travail dans la sphère publique.

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