Disparition du petit Emile : cet appel téléphonique passé par sa grand-mère après la disparition, dévoilé par un policier
Deux ans après la disparition tragique du petit Émile, le mystère reste entier. Un élément pourtant resté discret jusqu’alors refait surface : un appel téléphonique crucial passé par la grand-mère du garçonnet juste après les faits. Un policier lève le voile sur cette séquence clé qui, malgré sa brièveté, nourrit toujours les spéculations.
Le 8 juillet 2023, en début d’après-midi, au Haut-Vernet, le petit Émile disparaît en quelques minutes à peine. Âgé de deux ans et demi, il est alors confié à ses grands-parents maternels, Anne et Philippe Vedovini, dans leur maison de vacances familiale. Ce jour-là, en plein début des congés scolaires, la tranquillité de ce hameau des Alpes-de-Haute-Provence va être brisée à jamais.
C’est Anne Vedovini elle-même qui appelle les gendarmes pour signaler la disparition. Selon le premier épisode du podcast La Provence, diffusé le 17 juin 2025, la grand-mère, visiblement bouleversée, explique qu’Émile s’est volatilisé alors qu’il était sous la surveillance de son grand-père. Un signalement pris très au sérieux par les autorités, mais curieusement, les enquêteurs ne lui posent alors que très peu de questions.
Le choix des gendarmes : peu de questions, beaucoup de prudence
Ce choix délibéré intrigue : pourquoi, dans une situation aussi grave, ne pas interroger davantage la première personne à donner l’alerte ? Un policier, interrogé dans le podcast, apporte une réponse : en cas de panique, il vaut mieux éviter de noyer la personne de questions. La priorité, selon lui, est de capter les premières informations essentielles sans aggraver le stress de l’appelant.
Ce réflexe opérationnel, qui peut sembler contre-intuitif, est en réalité bien établi. Lors d’une disparition inquiétante, la précision des propos est souvent altérée par l’émotion. Mieux vaut donc temporiser et collecter les éléments à froid, lors d’une audition en présentiel. Un protocole qui explique en partie pourquoi la grand-mère d’Émile n’a pas été davantage pressée sur le moment.
Les grands-parents dans le viseur, mais jamais mis en cause
Depuis la disparition d’Émile, les regards se sont parfois tournés vers les grands-parents. Plusieurs membres de la famille ont été placés en garde à vue, y compris Anne et Philippe Vedovini. Mais aucune mise en examen n’a jamais été prononcée à leur encontre. Les enquêteurs ont exploré cette piste sans obtenir d’éléments probants.
Jacques Dallest, magistrat honoraire, appelle aujourd’hui à prendre du recul. Dans un entretien accordé à La Provence, il invite à ne pas faire de supposition hâtive : « Peut-on vraiment croire qu’un drame se soit déroulé sous les yeux d’au moins dix personnes sans qu’aucune ne réagisse ? », interroge-t-il. Pour lui, deux hypothèses demeurent : soit un éventuel responsable au sein de la famille a une solidité psychologique hors norme, soit la cellule familiale est tout simplement innocente.
Une autopsie sans certitudes, un deuil sans réponses
Le corps du petit Émile a été retrouvé en mars 2024, à proximité du hameau, par une promeneuse. Depuis, les analyses médico-légales se sont multipliées, mais aucune cause formelle du décès n’a pu être établie. L’absence de traumatisme violent, combinée à un état avancé de décomposition, complique encore davantage la tâche des enquêteurs.
L’affaire repose désormais sur un faisceau d’indices épars, de témoignages parfois contradictoires et d’une attente insoutenable pour les proches. Les autorités poursuivent discrètement leur travail, à la recherche du moindre détail susceptible de rééclairer cette affaire profondément marquée par le silence, l’incompréhension et le doute.
Un appel devenu symbole du drame
L’appel passé par Anne Vedovini ce 8 juillet 2023 incarne aujourd’hui toute la charge émotionnelle et les zones d’ombre de cette tragédie. Un appel court, désespéré, mais désormais scruté à la lumière de tout ce que l’on sait – et surtout de tout ce que l’on ignore encore. Il est le point de départ d’une enquête hors norme, qui, près de deux ans plus tard, peine toujours à livrer sa vérité.
Et tant que ce mystère ne sera pas élucidé, chaque mot prononcé dans les premières minutes, chaque silence, chaque choix méthodologique des enquêteurs continuera d’être analysé, discuté, et parfois contesté. En attendant, une famille reste dans le chagrin, un village reste marqué, et une enquête se poursuit dans l’ombre.
