Disparition d’Emile : cette première victoire judiciaire de Philippe Vedovini plusieurs mois après la découverte du corps de son petit-fils
Dans une affaire mêlant drame familial, diffamation et climat de suspicion, la justice vient de statuer sur un épisode connexe au dossier complexe de la disparition du petit Émile.
Le grand-père maternel de l’enfant, déjà au cœur de la tourmente médiatique, a cette fois obtenu réparation face à des accusations calomnieuses publiées en ligne. Philippe Vedovini, ostéopathe installé à La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône) et grand-père maternel du petit Émile, disparu en juillet 2023 au Haut-Vernet, a été la cible de publications particulièrement graves sur les réseaux sociaux. Sous couvert d’un faux profil nommé Camille Ruffo, une internaute se présentant faussement comme secrétaire de mairie a répandu, dès 2024, une série d’accusations virulentes à son encontre.
Sur la page Facebook « Retrouvons le petit Émile », suivie par des milliers d’internautes, elle l’accusait notamment d’attouchements, de fraude à la sécurité sociale, et de violences sur mineurs, sans fournir le moindre élément de preuve. Ces propos diffamatoires ont été diffusés à la suite de la macabre découverte des ossements de l’enfant, plusieurs mois après sa disparition, relançant les tensions autour de la famille Vedovini.
Une imposture assumée et des motivations troubles
L’auteure des messages, une quinquagénaire souffrant de troubles psychologiques et en situation d’invalidité, a finalement été identifiée grâce à l’enquête judiciaire ouverte pour diffamation publique. Lors de l’audience tenue à Marseille, elle a reconnu les faits, après les avoir niés dans un premier temps. Elle a expliqué avoir agi sous l’effet d’une détresse psychique aiguë, liée à des douleurs personnelles, notamment la perte d’un enfant dans sa propre famille, et amplifiée par une forte consommation de médicaments.
Son avocate a plaidé l’absence d’intention malveillante calculée, parlant plutôt d’un débordement émotionnel incontrôlé face à une affaire médiatique extrêmement chargée et émotionnellement difficile à supporter. Mais pour la partie civile, représentée par Me Yanis Moutaouakil, ces agissements ont causé un véritable préjudice à un homme déjà publiquement fragilisé par l’enquête en cours.
Le grand-père d’Émile, une figure controversée
Philippe Vedovini n’est pas un inconnu dans cette affaire. Son nom a été cité à plusieurs reprises dans les médias depuis la disparition du petit Émile, notamment en raison de son rôle dans une communauté religieuse controversée et de sa personnalité jugée autoritaire. En mars 2024, il avait même été brièvement placé en garde à vue, avec son épouse et certains de ses enfants, dans le cadre d’une enquête ouverte pour « recel de cadavre » et « homicide volontaire ». Ils avaient tous été relâchés sans poursuites immédiates, faute d’éléments probants.
Cette surexposition médiatique et judiciaire a contribué à faire de Philippe Vedovini une cible, au point que certains internautes, influencés par des thèses complotistes, ont vu en lui le responsable désigné du drame familial. Le parquet a requis une peine d’amende de 500 euros et un stage de citoyenneté contre la prévenue, jugeant que si sa situation personnelle mérite compassion, les faits restent graves. La partie civile, elle, a demandé 5 000 euros de dommages et intérêts. Le jugement a été mis en délibéré au 2 septembre prochain.