La communauté hawaïenne et le monde du cinéma pleurent la disparition d’un homme dont la gentillesse rayonnait à l’écran comme dans la vie. David Hekili Kenui Bell, figure montante du cinéma insulaire, est décédé à l’âge de 46 ans, laissant derrière lui un souvenir profondément humain et un vide immense.

C’est le jeudi 12 juin 2025 que David Hekili Kenui Bell s’est éteint, à seulement 46 ans. Sa sœur, Jalene Kanani Bell, a confirmé la triste nouvelle dans un message bouleversant publié sur Facebook : « doux, généreux, talentueux, drôle, brillant et beau… », écrivait-elle en évoquant son frère avec une tendresse infinie. Un hommage empreint de douleur, mais aussi d’admiration pour l’homme qu’il était.

Une enquête médicale de routine a été ouverte par les autorités hawaïennes. Si une autopsie est en cours, les premières informations écartent toute suspicion criminelle. Le deuil frappe une famille soudée, qui, quelques jours avant le drame, partageait encore des moments intimes autour d’un soda, de généalogie et de souvenirs liés au film Lilo & Stitch, dans lequel l’acteur venait de briller.

Un acteur à l’humanité vibrante

David Bell s’était imposé comme l’un des visages les plus chaleureux du casting de Lilo & Stitch, adaptation live-action événement sortie en 2025. Il y incarnait « Big Hawaiian Dude », un personnage secondaire, certes, mais dont la bienveillance naturelle avait conquis le public. Le film, succès planétaire avec plus de 858 millions de dollars de recettes mondiales, avait permis à Bell de se révéler à grande échelle.

Mais au-delà des caméras, il restait profondément ancré dans sa communauté. « Un géant doux », selon son agent Lashauna Downie. « Un oncle pour tous », selon l’actrice Maia Kealoha, qui a salué son rôle affectif au sein de l’équipe et dans la culture hawaïenne. Le mot tío a ainsi été employé avec respect, symbole d’une affection intergénérationnelle précieuse dans les traditions locales.

Une trajectoire artistique prometteuse

Avant d’émouvoir dans Lilo & Stitch, David Hekili Kenui Bell avait fait ses premières armes dans des séries cultes tournées à Hawaï. Il apparaissait dans Hawaï 5-0 en 2014, puis dans Magnum P.I. entre 2018 et 2019. Ces rôles modestes lui avaient permis de démontrer son aisance naturelle à l’écran, et surtout, de faire rayonner la culture locale dans des fictions internationales.

Il devait prochainement jouer dans The Wrecking Crew, un film très attendu avec Jason Momoa et Morena Baccarin. Un tournant décisif dans sa carrière, brutalement interrompue. Pour beaucoup, ce rôle devait sceller son ascension à Hollywood, tout en confirmant son statut d’ambassadeur d’un Hawaï authentique.

Un homme enraciné dans sa terre

Originaire de Kaimuki ou de Waimea, David Bell a grandi dans les valeurs profondes de l’archipel. Diplômé de Kalani High School, il aurait également étudié à Punahou School, comme Barack Obama, puis au Hawaii Community College. Son engagement local ne se limitait pas à l’écran : il occupait le poste d’assistant superintendent à l’aéroport international de Kona, où sa voix guidait les voyageurs via les haut-parleurs.

Il avait aussi prêté sa voix à plusieurs projets et représentait la Kona Brewing Company en tant qu’ambassadeur, toujours fier de mettre en avant l’âme hawaïenne. Entre son travail, ses projets artistiques et ses actions communautaires, Bell était un pont vivant entre tradition et modernité, entre culture insulaire et rayonnement mondial.

Un héritage d’aloha et de générosité

David Hekili Kenui Bell ne laisse pas seulement une filmographie derrière lui, mais une empreinte affective rare. À travers ses rôles, son sourire, son accent chantant et son regard tendre, il incarnait l’esprit aloha, fait de respect, d’accueil et de partage. Sa mort soudaine a fait naître une vague d’hommages à travers le monde, signe d’une émotion sincère et partagée.

Il était en pleine ascension, mais il avait déjà conquis l’essentiel : le cœur des gens. Qu’ils soient collègues de plateau, membres de sa famille, amis de longue date ou simples spectateurs, tous s’accordent à dire qu’il était un homme profondément bon.

Et si l’on devait résumer David Bell en un mot, ce ne serait pas « acteur », ni « célébrité », mais bien « présence » – une présence sincère, bienveillante et inoubliable.