« C’était traumatisant à voir » : Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, raconte le choc du cancer de sa mère et la force qu’elle a dû trouver
Derrière l’éclat d’une couronne se cachent parfois les ombres d’une vie bouleversée. Angélique Angarni-Filopon, Miss France 2025, s’est livrée avec émotion sur une épreuve qui a marqué sa trajectoire : le combat de sa mère contre un cancer du sein, révélant une facette intime et profondément humaine de son parcours.
Sous les feux des projecteurs depuis son élection, Angélique Angarni-Filopon n’a pas seulement conquis le cœur des Français, elle a aussi mené un combat discret, personnel et poignant. En février 2023, sa vie bascule : un diagnostic tombe, celui d’un cancer du sein affectant sa mère. Cette nouvelle glaçante lui est transmise non par l’intéressée, trop bouleversée pour l’annoncer, mais par sa sœur aînée. Le choc est immédiat, profond, comme une déflagration intime. Alors que l’univers de la jeune femme semblait s’ouvrir sur des promesses lumineuses, la maladie est venue obscurcir brutalement l’horizon familial.
Une décision radicale pour rester proche
Face à cette épreuve, Angélique ne fuit pas, elle choisit de s’ancrer, littéralement, en retournant vivre chez sa mère. Elle quitte son appartement, met entre parenthèses sa vie d’indépendante, pour accompagner au plus près celle qui lui a donné la vie. Mais loin de faire de la maison un lieu de souffrance, elle s’efforce d’y maintenir un quotidien apaisé, presque joyeux. Se maquiller, se coiffer ensemble, conserver ces gestes anodins devenus essentiels : tel est le refuge qu’elles tentent de bâtir. Pourtant, la maladie s’infiltre malgré tout, dans les regards, dans les douleurs, dans les gestes d’assistance, comme lorsqu’Angélique aide sa mère à sortir de la douche, confrontée aux brûlures post-opératoires.
Féminité blessée, image reconstruite
Miss France ne pouvait ignorer ce que signifie, pour une femme, d’être atteinte dans son corps, dans sa féminité même. Le sein, plus qu’un organe, est un symbole : celui de la maternité, de la séduction, de l’identité. Sa mère n’a pas perdu ses cheveux, car elle a échappé à la chimiothérapie. Mais Angélique pense à toutes celles qui, elles, ont vu leur reflet changer. Son témoignage souligne un message fort : la féminité ne se résume ni à une poitrine ni à une chevelure. Elle se mesure dans la dignité avec laquelle on traverse l’épreuve, dans la force qu’on dégage même quand tout vacille.
Être aidante, sans s’effacer
Au-delà de la douleur physique de la malade, il y a le poids silencieux porté par les aidants. Angélique le reconnaît : accompagner un proche malade, c’est un rôle éprouvant, parfois épuisant, souvent invisible. On doit être présent, fort, stable… tout en contenant ses propres émotions. Pour elle, un équilibre a été possible grâce à sa sœur, avec qui elle partageait ses peurs, ses colères, ses larmes. Un « sas de décompression », selon ses mots, indispensable pour tenir. Car parler, c’est se libérer. C’est aussi accepter d’être vulnérable, pour mieux rester debout.
Un cercle de femmes, un bouclier d’humanité
Dans cette épreuve, Angélique a trouvé une autre force, inattendue, venue d’un groupe de femmes confrontées elles aussi au cancer. En rejoignant cette communauté, elle découvre une solidarité d’une intensité rare. Ces femmes ne partagent pas seulement une pathologie, elles partagent une manière de vivre l’adversité, de la combattre avec dignité et ténacité. L’une d’elles résume avec puissance ce qu’elles incarnent : « Nous avons des allures de princesses, mais un mental de guerrières ». Une phrase qui, en un clin d’œil, unit beauté et combat, douceur et rage de vivre. Une phrase qui, sans doute, fait aussi écho à la mission d’une Miss France nouvelle génération.
Une parole libérée au service des autres
En révélant cette part intime de son histoire, Angélique ne cherche ni la pitié ni la mise en scène. Elle veut briser les silences, faire tomber les masques autour du cancer. Elle veut rappeler que la résilience n’est pas l’apanage des héros fictifs, mais le quotidien de milliers de familles. Sa voix, portée par sa notoriété, devient un levier de sensibilisation. Elle rappelle l’importance du dépistage précoce, de la parole partagée, du regard bienveillant sur soi et sur les autres. Sa féminité, elle ne la brandit pas comme une vitrine parfaite, mais comme une humanité pleine, traversée par la peur, l’amour, la lutte.
La beauté au-delà des apparences
Miss France 2025 restera sans doute dans les mémoires comme celle qui a su donner un autre visage à la beauté : celui de l’empathie et de la profondeur. Par son récit, elle nous montre qu’on peut briller sans oublier ses blessures, qu’on peut représenter la France en portant aussi les cicatrices de sa propre histoire. Son témoignage est une main tendue à toutes celles et ceux qui, dans l’ombre, traversent des tempêtes. Et à travers lui, une certitude s’impose : la dignité, l’engagement et le courage sont aussi des couronnes.