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Cet échange entre Rima Hassan et Laurent Wauquiez donne le ton de la future commission sur LFI

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La tension est montée d’un cran à l’Assemblée nationale ce jeudi 19 juin, à la suite de l’annonce de la création d’une commission d’enquête controversée.

Portée par Laurent Wauquiez et soutenue par la droite et l’extrême droite, cette initiative, à peine votée, a déjà déclenché des échanges acerbes, en particulier avec les élus de La France insoumise, cible à peine dissimulée de cette manœuvre politique. C’est une offensive politique directe qui se joue autour de cette commission d’enquête, officiellement destinée à analyser les liens entre des responsables politiques français et des réseaux propageant « l’idéologie islamiste » ou soutenant « l’action terroriste ». Impulsée par le député LR Laurent Wauquiez, la résolution avait d’abord été rejetée par la commission des lois avant d’être finalement adoptée. Une victoire revendiquée par Wauquiez, qui y voit une occasion d’exposer « les compromissions de certaines forces politiques avec les islamistes et les ennemis de la France ».

Derrière les termes prudents du texte validé, nombreux sont ceux qui y lisent une attaque frontale contre La France insoumise (LFI). L’ancienne version du projet visait d’ailleurs explicitement le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, en évoquant des « élus de la République, essentiellement issus de LFI », accusés de proximité idéologique avec des réseaux islamistes. Une mention finalement édulcorée, mais dont l’intention reste transparente pour ses détracteurs.

Rima Hassan ironise, Wauquiez contre-attaque

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La réponse des élus LFI ne s’est pas fait attendre. Rima Hassan, nouvelle eurodéputée LFI et militante engagée pour la cause palestinienne, a réagi avec sarcasme sur X (anciennement Twitter), se contentant d’un « Mdrr » accompagné du hashtag « #soeurisme », un clin d’œil grinçant au discours médiatico-politique sur l’« entrisme frériste » dans les institutions françaises.

Piqué au vif, Laurent Wauquiez lui a répliqué avec ironie en l’invitant à venir témoigner devant la commission, faisant référence à son récent voyage militant à bord du voilier Madleen. Cette opération humanitaire, menée dans les eaux internationales à destination de Gaza, avait été interrompue par l’armée israélienne. « Vous n’aurez donc aucun problème à être auditionnée pour nous raconter l’organisation de votre croisière », a-t-il lâché, transformant la scène politique en duel personnel.

Une initiative soutenue… mais polémique

Si la résolution de Wauquiez a trouvé un écho favorable du côté des groupes macronistes, du Rassemblement national et des ciottistes, elle a en revanche été fermement rejetée par la gauche et les centristes de Liot. Pour Gabrielle Cathala (LFI), cette commission n’a qu’un objectif : s’attaquer à son mouvement par des moyens institutionnels, même si le nom de LFI ne figure plus noir sur blanc dans le texte final.

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Paul Christophle, député socialiste, a également tiré la sonnette d’alarme, dénonçant un “précédent dangereux”. Selon lui, détourner une commission d’enquête parlementaire pour cibler un adversaire politique brouille les repères démocratiques et ne peut qu’alimenter la défiance envers les institutions. L’outil d’enquête, précieux pour contrôler l’action gouvernementale, se verrait ainsi instrumentalisé à des fins de règlement de comptes.

Wauquiez en quête de visibilité politique

Derrière cette initiative se dessine aussi une volonté personnelle de Laurent Wauquiez de regagner du terrain politique. Écarté de la course aux législatives et relégué à l’arrière-plan du parti Les Républicains, il semble désormais chercher un rôle de premier plan dans l’arène politique, quitte à provoquer le clivage. La création de cette commission constitue un coup d’éclat symbolique qui lui permet de reprendre la main médiatiquement, tout en adressant un message fort à l’électorat conservateur.

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Mais cette stratégie, qui joue avec les lignes rouges du débat républicain, pourrait bien se retourner contre lui. En alimentant une polarisation supplémentaire, et en ciblant de manière à peine voilée un courant politique identifié, il prend le risque de transformer une initiative parlementaire en nouvel épisode d’une bataille idéologique où le soupçon prévaut sur le dialogue.

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