Brigitte Lahaie : “Pas envie de…”, cette pratique qu’elle refusait lors de ses tournages
Symbole d’une époque révolue du cinéma français, Brigitte Lahaie continue, à 68 ans, de fasciner par son parcours atypique, sa franchise assumée et son regard lucide sur une industrie qu’elle a contribué à façonner.
Star dans les années 70, comédienne de cinéma bis, animatrice radio, auteure… L’ancienne icône de la libérée se livre aujourd’hui sans détour sur ses choix et ses refus.
Arrivée à Paris à l’âge de 18 ans, Brigitte Lahaie entame rapidement une carrière dans la photographie. Deux ans plus tard, elle franchit un cap décisif : elle tourne ses premières scènes dans le cinéma, un milieu encore artisanal, loin des logiques industrielles actuel. Entre 1976 et 1980, elle enchaîne plus d’une centaine de productions. Son nom devient rapidement une référence, incarnant la « french touch » d’époque, empreint d’un certain esthétisme, mêlé à une volonté de transgression.
Dans un paysage encore balbutiant, Brigitte Lahaie s’impose comme une icône. À la différence de nombreuses actrices de sa génération, elle revendique une approche consciente et engagée à l’écran. Loin d’être un simple objet de désir, elle entend affirmer une liberté de ton et de corps. « Je voulais faire un vrai pied de nez à la société bourgeoise », explique-t-elle aujourd’hui, assumant pleinement une démarche à contre-courant. Son aura reste intacte auprès de ceux qui ont connu les débuts en France, et intrigue encore les nouvelles générations curieuses de comprendre cette époque.
Des tournages… au cinéma bis : une reconversion audacieuse
À partir de 1980, Brigitte Lahaie quitte les plateaux mais poursuit sa carrière devant la caméra, dans un registre plus classique, bien que toujours sulfureux. Elle tourne dans Les Petites Écolières, ultime incursion dans ce domaine, avant de se tourner vers le cinéma de genre. On la retrouve notamment chez Jean Rollin (Fascination) ou dans le polar musclé L’Exécutrice, où elle incarne une justicière sans concession. Même en dehors de ce domaine, elle conserve son image de femme forte et libérée, refusant les rôles fades ou consensuels.
Une voix médiatique et littéraire
Depuis les années 2000, Brigitte Lahaie s’impose comme une personnalité médiatique respectée, grâce à son franc-parler et son expérience. Elle anime des émissions de radio sur RMC, puis sur Sud Radio, devenant une voix libre sur les questions d’amour et de désir. Elle se révèle également à travers l’écriture : son autobiographie Moi, la scandaleuse (1997) a marqué par sa sincérité crue. Plus récemment, en 2025, elle publie Utopia, un ouvrage sur l’équitation, sa passion discrète mais profonde, qu’elle a même commentée lors des Jeux Olympiques de Londres.
Interrogée par Gala, Brigitte Lahaie revient sur les coulisses de ses tournages. Sans tabou, mais avec fermeté, elle révèle la seule pratique qu’elle a toujours refusée devant la caméra. « Je n’en avais pas envie, je n’en ai jamais fait. Si on me voit dans quelques scènes, c’est une doublure », affirme-t-elle. Une manière de rappeler que, même dans cet univers, le consentement reste une frontière absolue, et que chaque femme a le droit de poser ses limites, même dans un milieu souvent caricaturé comme dénué de règles.