«Brainwashing sur les faits divers» : la sortie d’Emmanuel Macron suscite l’indignation
Les mots d’un président peuvent parfois résonner plus fort que les actes. Alors que la France est endeuillée par une vague de violences, Emmanuel Macron se retrouve au cœur d’une polémique après avoir tenu des propos jugés méprisants par une grande partie de la classe politique, notamment à droite.
À la veille du sommet de l’ONU sur les océans, Emmanuel Macron a accordé une interview à la presse régionale dans laquelle il s’en prend à ceux qui, selon lui, s’attardent trop sur les faits divers. « Pendant ce temps-là, certains préfèrent brainwasher sur l’invasion du pays et les derniers faits divers », a déclaré le président, provoquant une onde de choc immédiate.
Alors que la France pleure la mort de Benoît, 17 ans, poignardé à Dax, ces mots ont été reçus comme un camouflet envers les familles endeuillées et les citoyens inquiets face à la montée de la violence. Pour ses détracteurs, le chef de l’État minimise des drames bien réels en les réduisant à de simples polémiques médiatiques.
Une classe politique vent debout
Les réactions n’ont pas tardé, notamment dans les rangs du Rassemblement national et de Reconquête. Marine Le Pen a dénoncé un « détachement indécent », tandis que Sarah Knafo, eurodéputée Reconquête, s’est exprimée avec virulence : « Il y a des parents qui enterrent leur fils de 17 ans. Et un président qui appelle ça ‘brainwasher sur un fait divers’. Qu’il ose leur dire en face ».
Ce que les opposants pointent, ce n’est pas uniquement la brutalité des propos, mais leur déconnexion totale avec l’état d’esprit d’une partie du pays, fatiguée, inquiète, et en quête de réponses à l’escalade de la violence.
Une fracture de plus entre l’Élysée et la rue
Alors que les agressions, les règlements de comptes et les attaques contre les forces de l’ordre se multiplient, le président apparaît, pour certains, de plus en plus coupé des préoccupations concrètes des Français. Ce contraste entre l’agenda diplomatique ou environnemental de l’exécutif et les urgences du quotidien creuse un peu plus le fossé entre l’Élysée et une population lassée de ne pas être entendue.
La parole présidentielle, autrefois scrutée avec attention, semble perdre de sa portée, comme l’a souligné Franz-Olivier Giesbert, pour qui elle « n’a plus grande importance ».
Communication climatique vs colère populaire
En choisissant d’orienter son message sur les enjeux environnementaux à quelques heures du sommet de Nice, Emmanuel Macron donne l’image d’un président davantage préoccupé par la scène internationale que par les blessures de son propre peuple. Ce positionnement, légitime sur le fond, est jugé malvenu sur la forme.
Pour l’opposition, le timing est une faute politique majeure, car il laisse transparaître une indifférence aux drames humains qui secouent le pays. Le président semble ainsi perdre en empathie ce qu’il gagne en hauteur de vue, au risque de compromettre son lien déjà fragile avec une partie de l’opinion.
Une polémique de plus, mais à quel coût ?
Ces déclarations présidentielles s’ajoutent à une série de prises de position controversées, régulièrement critiquées pour leur ton professoral ou leur ironie mal placée. Ce nouvel épisode alimente l’image d’un chef d’État perçu comme distant, voire hautain, y compris par une frange de l’électorat centriste.