Il est omniprésent sur les ondes, à la télévision et dans les librairies. Mais derrière le visage souriant et la voix posée de Jimmy Mohamed se cache aussi une réalité plus crue.

Alors qu’il s’apprête à coanimer un prime événement sur la santé mentale sur France 2, le médecin star brise un autre tabou : celui du racisme ordinaire dont il a lui-même été victime.

Depuis plusieurs années, Jimmy Mohamed s’impose comme une référence médiatique sur les questions de santé. Médecin généraliste, chroniqueur à la radio sur RTL, présentateur régulier du Magazine de la santé sur France 5, auteur à succès, il s’est forgé une notoriété fondée sur la pédagogie, l’accessibilité et une parole claire.

Ce mardi 4 juin, les téléspectateurs de France 2 le retrouveront aux côtés de Faustine Bollaert dans le cadre d’une émission en prime time intitulée Mieux dans ma tête – Parlons santé mentale. Un programme dédié à un sujet encore trop peu abordé à la télévision : les troubles psychiques, leur prise en charge, et les tabous qui les entourent. Le but : ouvrir le débat, libérer la parole, et offrir des outils concrets pour mieux vivre.

Un témoignage personnel qui résonne avec force

À l’occasion de la promotion de cette émission, Jimmy Mohamed s’est confié dans une interview accordée à La Tribune Dimanche le 1er juin. Et s’il parle longuement des enjeux de santé mentale, c’est une anecdote personnelle qui a profondément marqué les esprits.

« Un jour, je voulais louer un appartement. J’étais déjà médecin, je gagnais bien ma vie, j’avais un garant. Et l’agent immobilier m’a dit : ‘Vous comprendrez qu’avec votre nom, ça va être difficile’« , raconte-t-il. Une phrase glaçante, d’une banalité perverse, qui révèle toute la violence du racisme ordinaire.

Quand le nom devient un frein malgré la réussite

Ce témoignage bouleversant rappelle que la réussite sociale ou professionnelle ne constitue pas une barrière contre les discriminations. Même en tant que médecin reconnu, bien rémunéré, marié, père de famille et pleinement intégré, Jimmy Mohamed s’est vu refuser l’accès à un logement pour une raison unique : son nom.

« J’ai plusieurs fois été confronté à ce type de racisme discret, insidieux », confie-t-il. Une réalité que des milliers de Français vivent quotidiennement, souvent sans recours ni reconnaissance. Le récit du médecin met en lumière cette frontière invisible mais bien réelle que certains continuent de subir, malgré tous leurs efforts d’intégration ou de contribution à la société.

Une parole nécessaire et courageuse

En prenant la parole sur ce sujet, Jimmy Mohamed poursuit le combat qu’il mène déjà sur le terrain de la santé mentale : celui de la déconstruction des silences et de l’ouverture au dialogue. Car le racisme ordinaire, tout comme la souffrance psychique, se nourrit souvent de non-dits, de peur ou de honte.

Son témoignage agit comme un miroir : il révèle à quel point la société française doit encore progresser sur le chemin de l’égalité réelle. Il démontre aussi que la santé mentale ne se limite pas aux troubles diagnostiqués, mais s’ancre également dans le vécu social, les discriminations, les injustices invisibles.

Une émission pour changer les regards

L’émission Mieux dans ma tête s’annonce comme un rendez-vous fort, utile, et profondément humain. Sur le plateau, anonymes et personnalités partageront leur parcours face à la dépression, à l’anxiété, aux troubles du comportement ou à la stigmatisation. En parallèle, des professionnels proposeront des clés de compréhension et des pistes concrètes pour aller mieux.

Jimmy Mohamed, en abordant frontalement sa propre vulnérabilité, donne un supplément d’âme à cette émission. Il ne se contente pas de transmettre des savoirs médicaux ; il incarne une parole sensible, ancrée dans le réel, et en phase avec les combats du quotidien.