Ce dimanche 15 juin 2025, un clash inattendu entre le blogueur Aqababe et la députée européenne Rima Hassan a embrasé les réseaux sociaux, révélant un curieux enchevêtrement entre sphère politique, influence digitale et vie privée. Retour sur un affrontement aussi spectaculaire que révélateur des tensions de notre époque.

Tout est parti d’une vidéo postée par Aqababe, le célèbre blogueur spécialisé dans la télé-réalité, mais dont les incursions dans le monde politique ne passent jamais inaperçues. Cette fois-ci, il a publié des images de la députée LFI Rima Hassan, filmée place de la République en compagnie d’un jeune homme, dans une posture jugée intime. Une publication virale, qui a immédiatement fait réagir l’intéressée, visiblement peu ravie de voir sa vie privée exposée.

Dans la foulée, Rima Hassan publie sur X un GIF du rappeur Maes, en apparence anodin, mais lourd de sous-entendus dans le contexte de leur passif. Aqababe, se sentant visé, a immédiatement riposté sur un ton cinglant, révélant des messages privés dans lesquels la députée lui demandait de retirer son post.

Une affaire personnelle qui devient politique

La tension monte d’un cran lorsque Aqababe exhume un épisode traumatique de sa vie : son agression en septembre 2019, pour laquelle Maes avait été publiquement mis en cause. En rappelant ce passé douloureux – une séquestration et un tabassage filmé – le blogueur dénonce ce qu’il interprète comme une provocation de la part de la députée. D’autant plus qu’elle aurait, selon lui, utilisé l’image de son agresseur pour faire pression, de manière détournée.

Cette publication a indigné de nombreux internautes, y compris au sein de la communauté LGBT. L’acteur et militant Guillaume Mélanie s’est dit prêt à porter plainte contre Rima Hassan, l’accusant de banaliser une agression homophobe en brandissant un symbole associé à son bourreau présumé.

« Elle pouvait porter plainte pour atteinte à la vie privée, mais en aucun cas utiliser l’image de Maes comme menace détournée. C’est glaçant. » — Guillaume Mélanie

Maes, la surprise diplomatique

Comme souvent, le rappeur Maes s’est invité dans le débat, mais pas dans le sens attendu. Au lieu d’apporter son soutien à Rima Hassan, il a préféré glisser un message cryptique sur le Sahara marocain : « Le Maroc restera dans son Sahara… » Une allusion politique indirecte, qui marque son désaveu implicite envers la députée, connue pour ses positions pro-Polisario – une ligne en opposition frontale à celle du Maroc.

Dans cette mêlée numérique, les tensions géopolitiques s’invitent dans un clash à la base personnel, et soulignent à quel point les engagements politiques de Rima Hassan dépassent désormais les frontières nationales.

La gauche insoumise contre-attaque

Face à la vague de critiques, des membres de La France Insoumise ont volé au secours de Rima Hassan. Aly Diouara, militant LFI, a tourné en dérision le blogueur en rappelant sa passage sur TPMP en novembre 2023, après son agression. Une manière de décrédibiliser Aqababe, tout en se recentrant sur les objectifs politiques de leur collègue, notamment en matière de défense des réfugiés et des minorités.

Une nouvelle frontière entre vie privée et image publique

Ce clash entre une figure médiatique issue de la téléréalité et une élue européenne engagée sur des questions internationales souligne les nouveaux rapports de force entre influence, politique et réseaux sociaux. Rima Hassan, en devenant cible d’un blogueur aux millions de vues, mesure l’étroitesse de la ligne entre engagement public et exposition privée. Aqababe, de son côté, confirme qu’il ne s’interdit plus aucun terrain, même celui de l’arène politique.

Et pendant que les internautes se déchirent sur la légitimité des uns et des autres, l’incident révèle surtout une chose : la violence numérique est devenue une arme de pouvoir à part entière.