Le paysage médiatique français vient de connaître un tournant majeur. Ce jeudi 19 juin 2025, France Télévisions a officialisé un changement symbolique à la tête de son journal de 20 heures.

Léa Salamé prendra la relève d’Anne-Sophie Lapix à la rentrée prochaine, une décision stratégique qui n’a pas manqué de faire réagir, parfois de manière piquante. Après des semaines de rumeurs persistantes, France Télévisions a confirmé que Léa Salamé deviendra la nouvelle présentatrice du JT de 20 heures sur France 2. Dans un communiqué relayé par l’AFP, la présidente du groupe public, Delphine Ernotte Cunci, a salué « le talent » de la journaliste et « son lien fort avec le public » comme des atouts majeurs pour incarner ce rendez-vous emblématique de l’information.

Cette nomination marque un virage éditorial assumé, dans un contexte où la chaîne cherche à renforcer la proximité avec les téléspectateurs. Léa Salamé, figure montante du journalisme politique et sociétal, a su au fil des années imposer sa marque, notamment sur France Inter et dans les débats politiques télévisés. Son arrivée au 20h confirme son statut de personnalité incontournable du PAF.

Un message ambigu qui sème le trouble

Si la passation semble fluide sur le papier, le départ d’Anne-Sophie Lapix ne se fait pas sans quelques remous. Quelques heures après l’annonce, la journaliste a publié une story Instagram qui a fait couler beaucoup d’encre. On y voit une photo de son bureau à France Télévisions, avec un thermomètre affichant 30,5°C, accompagnée d’un message laconique mais lourd de sous-entendus : « Prends ta glacière Léa ! »

Derrière cette formule en apparence anodine, nombreux y ont vu une pique déguisée, voire un avertissement sur les conditions internes au sein de la rédaction. S’agit-il d’un trait d’humour sur la chaleur des locaux ou d’un sous-entendu plus cinglant à propos du climat de travail ? Le doute plane, et ce post a suscité de nombreuses interprétations sur les réseaux sociaux, certains y voyant une ironie glaciale à l’égard de sa successeure.

Caroline Roux approchée avant Léa Salamé

Avant de proposer le poste à Léa Salamé, France Télévisions avait envisagé une autre figure forte de l’actualité : Caroline Roux. Très respectée pour son travail à la tête de C dans l’air sur France 5, la journaliste a cependant décliné l’offre. Dans une interview accordée au Figaro, elle a expliqué son choix avec clarté : « Je suis très attachée à mon émission et à mes équipes. J’y suis profondément heureuse. »

Caroline Roux n’a pas hésité à affirmer qu’elle ne se sent ni mise à l’écart ni lésée. « Ce n’est pas un refus par défaut, c’est un choix personnel. » Elle a même ajouté avec franchise : « Je ne suis pas une petite chose, c’est le jeu du mercato. » Une déclaration qui tranche avec les supputations habituelles du monde télévisuel, souvent marqué par les non-dits.

Une nomination saluée, mais un défi de taille

Léa Salamé n’a pas encore commenté publiquement sa nouvelle fonction, mais selon des sources proches de la journaliste citées par franceinfo, elle serait partagée entre deux émotions : « très heureuse » de prendre les rênes du JT, mais aussi « très triste » de quitter la matinale de France Inter, qu’elle portait depuis onze saisons avec succès.

Ce passage du micro radiophonique à la grand-messe télévisée constitue un tournant de carrière, avec une pression nouvelle. Le 20h de France 2 demeure un poste stratégique, à forte exposition, et souvent observé à la loupe. Pour Léa Salamé, c’est l’occasion de prouver qu’elle peut allier rigueur journalistique et proximité avec le public sur un format plus solennel.

Reste à savoir si cette transition se fera dans la sérénité, ou si le message glacial d’Anne-Sophie Lapix préfigure d’autres tensions en coulisses. Une chose est sûre : cette rentrée s’annonce déjà très médiatique sur le service public.