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Amélie Oudéa-Castéra réclame 9 000 euros par mois pour prendre la tête du Comité national olympique… une fonction traditionnellement bénévole

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Ce jeudi, Amélie Oudéa-Castéra s’apprête à prendre la tête du Comité national olympique et sportif français, seule en lice après le retrait de son adversaire. Une élection sous tension, dans laquelle les critiques sur son passé ministériel, son réseau politique et ses exigences salariales n’ont pas manqué de susciter la controverse.

À quelques heures du vote, le suspense a laissé place à la certitude : Amélie Oudéa-Castéra sera la prochaine présidente du CNOSF. L’ancienne ministre des Sports, qui a quitté le gouvernement en mai dernier, est désormais la seule candidate après le retrait fracassant de Didier Séminet. Président de la Fédération française de base-ball, ce dernier a dénoncé une « iniquité manifeste » dans la procédure, pointant du doigt des liens trop récents et trop étroits entre la candidate et les fédérations appelées à voter.

« Celle qui, hier encore, décidait pour les fédérations, en sollicite aujourd’hui les suffrages », a résumé un cadre sportif sous couvert d’anonymat. Un reproche partagé par Denis Masséglia, ancien président du CNOSF, qui s’étonne de cette transition express du pouvoir politique vers la gouvernance du sport français.

Un soutien appuyé de l’Élysée

Ce passage de flambeau n’aurait été possible, selon plusieurs observateurs, que grâce à l’appui explicite de l’Élysée. Emmanuel Macron, qui avait confié à Oudéa-Castéra des missions stratégiques dans l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, serait intervenu en coulisses pour faciliter sa candidature. Le soutien de Patrick Karam, vice-président de la région Île-de-France, a également pesé dans la balance, selon Le Canard enchaîné.

Des rencontres auraient même été organisées à Roland Garros, en pleine compétition, pour rallier les fédérations à sa cause. Une stratégie d’influence discrète mais efficace, dans la continuité de son parcours. Ancienne dirigeante de la Fédération française de tennis, Amélie Oudéa-Castéra y avait déjà fait parler d’elle pour sa rémunération très élevée, atteignant jusqu’à 35 000 euros nets mensuels, un record comparé à ses prédécesseurs.

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Une rémunération controversée

Et c’est justement sur ce point que la polémique enfle à nouveau. Selon Le Canard enchaîné, l’ancienne ministre aurait exigé un salaire de 9 000 euros bruts mensuels pour sa nouvelle fonction à la tête du CNOSF, qui a toujours été assurée bénévolement par ses prédécesseurs récents, notamment David Lappartient. Une demande que certains qualifient d’indécente, surtout à l’heure où la gouvernance du sport amateur est marquée par de fortes tensions budgétaires.

« Il ne s’agit pas seulement d’argent, mais de symbolique », commente un président de fédération. « Le bénévolat est un pilier du sport français. Rompre avec cela, c’est envoyer un message ambigu. » Pour d’autres, au contraire, cette professionnalisation du poste serait logique au vu des enjeux à venir, notamment en matière de gouvernance post-JO.

Un profil clivant mais stratégique

Femme de réseau, hautement diplômée, ancienne sportive de haut niveau et proche du pouvoir, Amélie Oudéa-Castéra incarne une figure ambitieuse et déterminée. Son élection semble donc aussi être celle d’un modèle de gouvernance tourné vers la rationalisation, l’influence et la visibilité. Mais elle ne fait pas l’unanimité, notamment dans les rangs des fédérations les plus modestes, où l’on craint que la présidence du CNOSF ne devienne un prolongement technocratique du ministère.

Cette nouvelle ère s’ouvre sans affrontement électoral, mais avec des lignes de fracture bien visibles. Pour Amélie Oudéa-Castéra, le vrai défi commence après le vote : convaincre le monde du sport français qu’elle ne sera pas seulement la « candidate de l’Élysée », mais bien celle de l’ensemble des fédérations et des bénévoles.

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