Ils ne font ni flash ni bruit, et pourtant ils vous surveillent. Ces petits boîtiers noirs, discrets mais redoutables, prolifèrent sur les routes françaises. Beaucoup d’automobilistes les prennent pour de simples accessoires. En réalité, ce sont des machines de contrôle sophistiquées capables de détecter bien plus qu’un excès de vitesse.

Vous avez peut-être déjà croisé ce petit boîtier noir ou gris foncé accroché au sommet d’un radar routier, sans lui prêter attention. Il semble inactif, presque décoratif. Et pourtant, il s’agit d’un capteur LIDAR 3D de dernière génération, souvent de type Nano-CAM, développé par la société française Parifex. Homologué depuis 2022, ce dispositif fait désormais partie des outils les plus avancés pour surveiller le comportement des automobilistes sur les routes françaises.

Un œil invisible et omniprésent

Contrairement aux radars classiques, le LIDAR 3D n’utilise aucun flash visible pour capter les infractions. Il émet des impulsions laser infrarouges, invisibles à l’œil nu, et fonctionne silencieusement, de jour comme de nuit, même dans des conditions météorologiques dégradées. Il peut détecter plusieurs véhicules en simultané, sur plusieurs voies, et repérer des infractions multiples : dépassement interdit, non-respect des distances de sécurité, feux rouges grillés, usage du téléphone au volant, oubli de la ceinture…

Plus qu’un radar, un juge du comportement

Ce boîtier ne se contente pas de chronométrer votre vitesse. Il observe la dynamique complète de votre conduite : freinages brutaux, changements de trajectoire douteux, accélérations dangereuses. En résumé, même si vous roulez à la bonne allure, vous pouvez être verbalisé pour une conduite jugée à risque. Et le plus troublant ? Vous ne saurez peut-être jamais que vous avez été capté… jusqu’à la réception du PV.

Une modernisation discrète mais massive

Ces capteurs nouvelle génération ne sont pas encore partout, mais leur déploiement s’accélère. Les premières installations ont été signalées dans des radars urbains intelligents et des dispositifs temporaires autonomes, souvent montés sur trépieds ou cachés dans des véhicules banalisés. Des départements pilotes comme les Yvelines, la Haute-Garonne ou les Bouches-du-Rhône ont déjà lancé des phases de test pour mesurer l’efficacité de ces radars 3D, notamment en zone urbaine dense ou sur des axes à fort trafic.

Objectif : des radars plus intelligents, mais moins visibles

Le but est clair : remplacer progressivement les radars classiques par des capteurs multifonctions plus compacts, plus précis et plus discrets. En 2023, la Sécurité routière et Parifex ont confirmé que ces boîtiers s’intègrent dans le programme national de modernisation des radars. L’approche est résolument comportementale : on ne surveille plus seulement la vitesse, mais l’ensemble de l’attitude du conducteur.

Ce que cela change pour vous

Rouler en respectant la vitesse ne suffit plus. Vous pouvez être verbalisé sans même le savoir, pour une infraction que vous ne soupçonniez pas, captée par un faisceau laser silencieux à des dizaines de mètres. L’absence de flash empêche tout repérage en direct. Et les données, transmises automatiquement aux services de verbalisation, laissent peu de place à la contestation.

Vers une surveillance routière invisible

Ce type de dispositif marque une évolution profonde du contrôle routier. Plus intelligent, plus précis, mais aussi plus impitoyable, il transforme chaque trajet en potentiel acte sous surveillance. Le message est clair : même sans excès de vitesse, l’addition peut tomber à tout moment, sans avertissement, sans lumière, sans bruit.