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À 65 ans Yannick Noah, sans détour au sujet des africains: « Ce sont ceux qui… »

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À travers ses mots tranchants et son vécu singulier, Yannick Noah poursuit son combat contre les discriminations, sans filtre ni détour. Figure emblématique de la société française, il allie témoignage personnel et militantisme actif pour dénoncer les injustices et défendre ceux que la société oublie trop souvent.

À 65 ans, Yannick Noah occupe toujours une place centrale dans le paysage médiatique français. Ancien champion de tennis, chanteur à succès et chef de village au Cameroun, il incarne la complexité d’une identité métissée et la richesse d’un parcours hors normes. Né à Sedan, d’un père camerounais et d’une mère française, il grandit en France tout en entretenant un lien intime et indéfectible avec les terres paternelles, un ancrage qui continue de nourrir son engagement.

Son récit d’enfance est celui d’un enfant confronté très tôt à la différence. Lorsqu’il entre en pension, il découvre brutalement la violence du rejet : « Je suis devenu ‘Bamboula’ en quelques minutes », raconte-t-il. Cette stigmatisation précoce façonne sa personnalité et nourrit une détermination profonde à se faire une place, malgré les regards et les mots blessants. Il comprend très jeune que pour exister pleinement, il devra s’imposer avec force et talent.

C’est sur les courts de tennis que Yannick Noah trouve une échappatoire. Il y construit non seulement une carrière brillante – marquée par son sacre à Roland-Garros en 1983 – mais aussi un espace où le mérite supplante les préjugés. Ce terrain d’expression devient un lieu d’affirmation, une réponse concrète aux insultes silencieuses et aux regards condescendants. Il y découvre une forme de reconnaissance qui lui échappait ailleurs.

Une voix engagée et des actes concrets

Une fois sa carrière sportive achevée, Noah ne se contente pas de la célébrité. Il choisit de mettre sa notoriété au service des causes sociales. Fondateur de l’association Fête le Mur, qui vise à promouvoir le tennis dans les quartiers populaires, il s’implique également dans Les Enfants de la Terre, créée par sa mère. Ces engagements sont autant d’extensions de ses convictions : aider ceux qui sont mis à l’écart à se relever et à croire en eux-mêmes.

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Dans une interview accordée à Marie Claire, Yannick Noah livre un témoignage poignant sur ses racines. Il se sent chez lui au Cameroun, protégé par les odeurs et les souvenirs de l’enfance. Pourtant, il ne cache pas son regard critique sur l’histoire. Selon lui, les personnes issues du continent africain ont trop souvent été victimes : « Ceux qui ont été colonisés, ce sont les pauvres », affirme-t-il sans détour. Une parole sans compromis, qui vise à rappeler une vérité souvent édulcorée dans le récit officiel.

Une empathie viscérale pour les exclus

Cet héritage explique sans doute son profond attachement aux laissés-pour-compte. Il déclare ressentir une forme de proximité immédiate avec les sans-papiers : « Je suis toujours du côté de celui qui morfle », confie-t-il. Pour lui, ce n’est pas un choix rationnel mais une réaction viscérale. Il agit parce qu’il ne peut faire autrement. C’est dans cette fibre humaniste que réside peut-être la clé de son engagement constant et sincère. Yannick Noah n’a jamais craint de froisser. Il prend position sur des sujets que d’autres contournent, quitte à s’attirer des critiques. Il déplore notamment le silence de nombreux sportifs face aux violences raciales. Ce combat, estime-t-il, ne peut être porté uniquement par les minorités visibles. Lors de l’affaire George Floyd, il pointe l’absence de réaction chez ses confrères blancs, appelant à une prise de conscience collective, au-delà des appartenances.

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