Derrière sa voix chaleureuse et son ton bienveillant, Flavie Flament n’hésite pas à bousculer les tabous. Dans son émission radiophonique “On est fait pour s’entendre”, l’animatrice emblématique a récemment abordé un sujet aussi délicat que méconnu : le BDSM. Loin des clichés, avec humour et naturel, elle a su instaurer un climat de confiance propice à la parole libérée.

Depuis les années 1990, Flavie Flament s’est imposée comme une animatrice polyvalente et populaire, aussi à l’aise sur les plateaux télé que derrière un micro. Dès ses débuts à seulement 15 ans sur M6, elle coanime Boulevard des clips aux côtés de Laurent Boyer. Une première incursion dans la lumière qui la propulsera ensuite vers les coulisses : elle devient assistante de production sur Frou-Frou, l’émission culte de Christine Bravo.

Mais c’est sur TF1 qu’elle explose médiatiquement, notamment grâce à Exclusif, magazine people présenté en duo, puis avec Nice People en 2004, télé-réalité concurrente de Loft Story. Elle franchit une étape déterminante avec Vis ma vie, où elle s’affirme enfin en solo. Une évolution progressive qui fait d’elle une personnalité incontournable de l’audiovisuel français.

Une voix précieuse sur les ondes de RTL

Si la télévision l’a révélée, la radio l’a consacrée. Depuis les années 2010, Flavie Flament brille sur RTL, où elle enchaîne les formats aussi variés qu’appréciés : Tout le plaisir est pour nous, On est fait pour s’entendre, Ça va beaucoup mieux ou encore Jour J.

Elle y développe un ton singulier, intime et complice, qui séduit un public fidèle. À la manière d’une cheffe d’orchestre, elle donne la parole, canalise les échanges et suscite la réflexion, le tout sans jamais s’éloigner de son style accessible. Sa marque de fabrique ? Une capacité à rendre audibles les débats les plus sensibles sans les édulcorer.

Un épisode radio sous le signe du BDSM

En septembre 2018, l’animatrice s’est aventurée sur un terrain audacieux : celui de la sexualité SM. L’épisode de On est fait pour s’entendre portait un titre sans équivoque : “Va-t-on tous se mettre au SM ?”. Derrière la provocation de façade, une vraie volonté d’éclairer cette pratique, souvent marginalisée ou caricaturée dans les médias.

Flavie Flament s’est emparée du sujet avec curiosité, franchise et une bonne dose d’autodérision. En accueillant à l’antenne le témoignage de Baptiste, pratiquant anonyme du BDSM, elle crée un espace de dialogue sans jugement. L’ambiance, loin d’être solennelle, est ponctuée de rires et de remarques complices entre l’animatrice et ses chroniqueurs.

Une animatrice qui joue (aussi) avec les codes

Flavie Flament n’hésite pas à adopter un ton espiègle pour désamorcer les tensions. En direct, elle se prend même au jeu du rôle dominant : “C’est moi qui donne les ordres aujourd’hui, c’est moi qui vous domine”, lance-t-elle à son invité, non sans humour. Elle enchaîne dans la même veine : “Excusez-moi, j’essaye de jouer à la dominatrice !”

Cette légèreté assumée sert un propos plus profond : démystifier une pratique longtemps reléguée aux marges. En montrant que l’on peut parler de BDSM sans gêne ni voyeurisme, Flavie Flament remplit pleinement sa mission de médiatrice. Sa chroniqueuse ajoute dans un éclat de rire : “Il manque la combi de cuir !” Ce à quoi l’animatrice répond avec vivacité : “Alors, on va en parler de la panoplie.” Loin de l’embarras, le studio d’RTL prend des allures de safe space où tout peut se dire.

Une audace maîtrisée qui fait mouche

Cette séquence illustre parfaitement la façon dont Flavie Flament a su renouveler son image au fil des décennies. Elle n’est pas qu’une animatrice de divertissement ou de talk-show. Elle incarne une parole libérée, capable d’embrasser les thématiques les plus actuelles sans jamais perdre son sourire ou sa pertinence.