« À 18 h 16, notre famille est décédée » : la mère de Matis, décès enseveli sous du goudron brûlant, se confie
Un jeune ouvrier de 19 ans a perdu la vie dans un accident de chantier en Vendée, laissant derrière lui une famille anéantie. À travers l’émotion déchirante de sa mère, un appel émerge : celui d’une société plus attentive aux dangers du travail, pour que plus jamais un rêve ne soit enterré sous l’asphalte.
Le mardi 15 juillet 2025, à 18 h 16 précises, l’existence de Murielle Dugast a basculé dans l’irréversible. Son fils, Matis Dugast, âgé de seulement 19 ans, a perdu la vie dans des circonstances terribles : il a été entièrement enseveli sous de l’enrobé chauffé à 200 degrés, alors qu’il travaillait sur un chantier à Sainte-Flaive-des-Loups, en Vendée. Le choc est brutal, la douleur insondable. « À 18 h 16, notre famille est décédée », confie sa mère, la voix brisée, dans un témoignage livré au Journal des Sables.
Un jeune homme plein de vie et de projets
Né en mars 2006 à Charleville-Mézières, Matis était le benjamin d’une fratrie de quatre enfants. Trois mois après sa naissance, la famille s’installe à Rives-de-l’Yon. C’est là que l’adolescent a grandi, forgé son identité, et conquis le cœur de ceux qui l’entouraient. « Il disait souvent qu’il n’était pas Ardennais, mais bien Vendéen », se rappelle sa mère avec une tendresse teintée de chagrin.
Toujours souriant, joyeux et plein d’énergie, Matis était décrit comme un véritable « boute-en-train ». Depuis janvier 2025, il travaillait comme brouetteur sur des chantiers. Un emploi exigeant qu’il assumait avec sérieux, tout en nourrissant un rêve : mettre de l’argent de côté pour se lancer dans le streaming, sa passion.
Une douleur vive, un combat en marche
Deux jours après l’accident, les mots peinent à franchir les lèvres de Murielle. « On ne dort plus, on ne mange plus depuis deux jours », confie-t-elle dans un souffle. Face à l’injustice de cette disparition, elle ne veut pas rester silencieuse. Sa volonté est désormais claire : perpétuer la mémoire de son fils en transformant sa douleur en engagement.
Elle envisage de créer une association portant le nom de Matis, dédiée à la prévention des risques professionnels. L’objectif ? Briser le silence, soutenir les familles touchées, et alerter sur la dangerosité de certains métiers. « On ne veut plus qu’il y ait des horreurs pareilles. On veut qu’il continue à vivre à travers nous et cette association. »
Un hommage public en préparation
Dans les prochaines semaines, la famille souhaite organiser une marche blanche en hommage à Matis. Une manière de rassembler, de faire corps dans la douleur, mais aussi de revendiquer un changement. « Ce sera pour lui rendre honneur. Et surtout pour dire stop à tous ces accidents du travail ! »
L’élan de solidarité s’annonce fort, à la mesure de l’émotion suscitée par cette tragédie. Car au-delà d’un jeune homme fauché dans la fleur de l’âge, c’est toute une génération qui s’interroge : comment protéger les travailleurs les plus jeunes, souvent en première ligne, souvent invisibles ?
Une enquête en cours, des questions sans réponse
À ce stade, les circonstances exactes de l’accident restent floues. Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités éventuelles. « Pour l’instant, on ne sait pas ce qu’il s’est passé. C’est un accident », affirme la mère de Matis. Mais ce mot ne suffit pas à apaiser la douleur ni à expliquer l’irréparable.
En attendant les conclusions officielles, la seule certitude demeure cruelle : un fils n’est plus, un avenir s’est éteint, et une famille tente de survivre à l’indicible. À travers son chagrin, Murielle Dugast ne cherche pas la vengeance, mais le sens. Et peut-être, dans ce combat pour la mémoire de Matis, viendra-t-elle semer les graines d’un changement salvateur.